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Shoah, génocides et concurrence des mémoires
de Dominique VIDAL
préface de Christina von BRAUN
ISBN : 978-2-84924-261-2
14 x 21 cm
122 pages
13,00 €
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Notre société médiatique cultive la « commémorationnite ». Comme si la mise en scène spectaculaire, parfois jusqu'à l'obscénité, du « devoir de mémoire » pouvait remplacer le « travail de mémoire ». Pour tirer des grandes tragédies qui ont jalonné l'histoire de l'humanité les leçons permettant de lui en éviter de nouvelles, les cérémonies pèseront pourtant moins que le travail obstiné des historiens, des enseignants et des journalistes.
Encore faut-il que ces leçons soient universelles. On oppose souvent unicité et universalité du génocide nazi. Pourquoi ? La Shoah n'a pas de précédent, moins d'ailleurs du point de vue quantitatif que qualitatif : il s'agit de la première extermination annoncée à l'avance et perpétrée avec tous les moyens d'un Parti et d'un État totalitaires. De surcroît, les Juifs constituaient, parmi ses victimes, le seul groupe que les hitlériens voulaient tuer jusqu'au dernier. Pour autant, ce paradigme de tous les grands massacres s'inscrit dans une longue chaîne, des Indiens d'Amérique aux Tutsis, en passant par les Arméniens. Quand bien même on entendrait affirmer le caractère incomparable de la Shoah, il faudrait l'avoir… comparée aux autres génocides.
Fils d'un père déporté à Auschwitz et d'une mère cachée au Chambon-sur-Lignon, Dominique Vidal, germanophone, a suivi avec passion les travaux des « nouveaux historiens » allemands, qui ont profondément renouvelé l'analyse du génocide nazi, grâce aux archives auxquelles ils ont eu accès après la chute du Mur. A l'occasion de la préparation et de la diffusion de son livre Les historiens allemands relisent la Shoah (Complexe, 2002), il s'est engagé, à travers articles et conférences, dans l'un des grands débats contemporains : concurrence ou convergence des mémoires ? L'enjeu concerne l'avenir de la société française…
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